Editorial
De la mobilité des objets culturels à l’identité mobile
SONIA CATRINA
[„Dimitrie Gusti”
Institute of Sociology, Romanian Academy]
Abstract:
The patrimonial construction is meant to be a
resource for underpinning and affirming a unity of a
territory and for defining the “nation-memory” of a
people. Therefore, we consider patrimony closely
linked to the building of each nation’s collective
identity. But what does it happen when one of its
different items is seen as part of more than one
national identity? What are the driving forces
behind its mobility, even temporarily, from one
state to another? Is there a strategy that places a
mobile cultural object with a multifaceted identity,
such as the sword of Steven the Great [Ștefan cel
Mare], on the field of international relations as a
transnational medium, able to trigger debates on the
political relations between the two countries that
claim the same cultural object as part of their
national identities?
Keywords: Sword of Stefan the Great [Ștefan
cel Mare], cultural object, mobility,
„historical-memory”, collective identity,
„nation-memory”
Introduction
Par «mobilité» nous entendons généralement le déplacement des individus, notamment la migration. Pourtant, il serait restrictif de ne pas associer ce terme aux déplacements des biens, services ou connaissances. Dans cette étude, nous situons l’analyse dans le champ patrimonial des objets culturels mobiles, plus précisément des objets considérés comme appartenant de droit à un autre espace géographique que celui où ils sont préservés qui à un moment donné quittent leur soi-disant domicile pour un autre, même temporaire. D’autre part, de nos jours, les biens considérés comme appartenant au patrimoine font l’objet des codifications de plus en plus complexes qui méritent être étudiées, telle l’épée du Voïvode roumain Etienne le Grand [Ştefan cel Mare], mise présentement en exposition dans le palais Topkapi1, en Turquie. Au regard de la demande de restitution de cette épée, symbole de la politique externe menée le Voïvode, son ancien possesseur, surtout en rapport avec les Turcs, ses actuels possesseurs, nous nous demandons quels enjeux pourraient se tisser autour d’un tel objet patrimonial revendiqué2 par les autorités roumaines. Ces considérations préliminaires nous incitent à chercher des explications par rapport aux démarches des acteurs du champ culturel turc qui, sous le chapeau de l’Etat, choisissent à agir contre la restitution de l’objet patrimonial en question, en nous rendant en échange une copie de cette épée (qu’ils font faire en Turquie pour l’offrir3 à la place de l’objet originel). Comment concevoir, dans cette perspective, l’attitude des autorités turques, détentrices de cet objet ? Faut-il restituer aux Autres ce qui est considéré comme leur ayant appartenu? Quel est l’imaginaire qui se construit autour de cet objet? Et comment interpréter sa mobilité d’un pays à un autre?
Notre choix concernant la circonscription de l’analyse des enjeux d’un objet revendiqué dans des pratiques de mise en exposition repose principalement sur l’idée que le patrimoine est une ressource identitaire qui suscite des «processus d’appropriation». Ricœur qui reprend Halbwachs considère que «pour se souvenir on a besoin des autres»4 et que le patrimoine en tant qu’«expression de notre être au monde» se construit à travers l’Autre. Ainsi, en nous ralliant aux idées exprimées précédemment, nous intéressons-nous à l’appropriation collective de ce genre d’objets et ses conséquences dans le présent. D’autre part, le phénomène de fixation d’une identité nationale dans des objets patrimoniaux induit une mise en rapport du Temps (en tant qu’ancrage temporel de la «mémoire historique»5) avec l’Espace (en tant que territoire délimité de l’Etat-nation). En utilisant cette approche, nous suivons donc les considérations de Michel Rautenberg selon lequel le «patrimoine» donne accès à «une réappropriation conjuguée du territoire et du temps qui passe»6. Introduite dans ce genre d’approche, l’épée d’Etienne le Grand, conçue comme bien culturel, nous permet de définir la «mémoire-nation»7, symbole d’une accumulation identitaire qui fait sens pour l’État-nation sous lequel une «mémoire officielle» prend corps. Mais qu’est-ce qui se passe quand il s’agit d’un objet à identité mixte? Comment interpréter sa mobilité identitaire en fonction de son rattachement à l’identité d’une Nation ou d’une autre? Nous situons ainsi l’épée du Voïvode Ştefan au plan des relations internationales et concevons l’objet patrimonial en tant que forum transnational (le processus de patrimonialisation étant considéré lui-même comme «construction d’un objet médiatique»), initiant des débats sur le climat politique entre les deux pays se revendiquant un même objet comme repère identitaire. En situant l’analyse dans un plan scientifique, notre souhait est donc de contribuer à la compréhension des démarches autour de la mobilité de cet objet culturel, entré depuis sa revendication dans un débat polémique.
Le champ théorique-fixé, il convient dès lors de souligner, dans un premier temps, le rapport de l’objet avec le Temps et l’Espace, dimensions réclamées dans notre équation patrimoniale. Dans un second temps, seront analysées les formes de reconnaissance du collectif à partir de la mobilité des objets patrimoniaux, avant que, la réflexion, de la partie finale, n’envisage les raisons concrètes qui ont permis la constitution de l’épée en tant que patrimoine mémoriel.
Des objets patrimoniaux en Relation avec le Temps et l’Espace: mise en contexte de l’épée du Voïvode Etienne le Grand
Le terme de patrimonialisation désigne généralement la sélection d’éléments manifestant au présent un passé disparu et étant l’objet d’une institutionnalisation ou d’une gestion spécifique. La mémoire de Soi, comme de l’Autre, peut être localisée dans la matérialité des vestiges, monuments, objets élevés au rang de patrimoine ou dans l’immatérialité des pratiques, représentations, connaissances, savoir-faire etc. Né en Europe, à la «belle époque» de la Renaissance8, de l’héritage gréco-latin, le mécanisme d’ancrage de la «mémoire historique» dans des objets patrimoniaux fait état des efforts des peuples de se récupérer différentes branches de leur arbre généalogique. Récupérer ces prolongations de Soi signifie donner une image cohérente d’une identité prise en diachronie, en tant que processus de construction.
Toute comme dans les pays occidentaux intéressés par la construction identitaire autour d’un patrimoine historique, en Roumanie, la recherche, selon une «idéologie autochtoniste»,9 des piliers de l’identité collective est un processus de repérage de la «mémoire-historique»10 du peuple roumain qui passe par des événements historiques importants ayant marqué son pèlerinage identitaire dans la longue durée11. Cette idéologie trouve parfois des manifestations dans les expressions matérielles des objets d’époque (telle l’épée d’Etienne le Grand), censés représenter des événements correspondant à des étapes de construction de la «communauté politique nationale». Un des lieux privilégiés de préservation de cette «mémoire historique» pourrait être le musée, tel le Musée National d’Histoire qui, à travers ses collections, retrace l’histoire du peuple roumain depuis l’âge «du paléolithique (…) [jusqu’à] l’entrée de la Roumanie sous l’influence russe»12. D’un tel emplacement culturel jouit également l’épée du Voïvode roumain, sauf que cet endroit n’est pas situé en Roumanie, comme on aurait pu croire, mais en Turquie. Il est donc d’autant plus complexe de déchiffrer les enjeux tissés autour de cet objet patrimonial.
L’épée s’associe à un moment précis de l’histoire du peuple roumain, bien avant sa construction en tant que Nation13, plus précisément à l’époque de son possesseur, Ştefan cel Mare, Voïvode de la Principauté de la Moldavie du 14 avril 1457 au 2 juillet 1504. Située dans un espace géopolitique instable, à l’heure d’une des périodes les plus secouées de l’histoire européenne, la Principauté de la Moldavie bénéficie d’avènement d’un Voïvode puissant qui, par ses alliances, devient un des plus importants adversaires des monarchies voisines. Au plan des relations avec les Polonais, les Ottomanes (conduits par Mahomed II, le terrible Conquéreur) et les Hongrois (très forts à l’époque de Matei Corvin (1458-l490) dont le règne coïncide à peu près avec celui du Voïvode roumain), Etienne le Grand a mené une lutte permanente de maintenance de son territoire et d’insoumission aux grands pouvoirs voisins qui ont tenté à maintes reprises de l’assouvir. Le prestige de ce Voïvode éclairé est ainsi du à sa politique externe, plutôt de combat que de soumission, durant les 47 ans de son règne.
Le contexte historique que nous avons reconstitué transforme l’épée du Voïvode en «mémoire localisante»14 de l’époque à laquelle les habitants de la Principauté de la Moldavie défendaient leur terre contre les envahisseurs cités auparavant. Néanmoins, étant donnée qu’elle est muséifiée en Turquie, notre attention va migrer dans le présent pour se recentrer sur les relations entre la Roumanie et la Turquie. C’est surtout la charge du passé historique qu’elle porte qui met en relation les deux peuples en question et qu’il convient de déchiffrer.
D’un objet patrimonial mobile à une forme
de reconnaissance du collectif (lequel?)
L’épée d’Etienne le Grand est un bien culturel dont la portée symbolique et historique matérialise une certaine mémoire collective, qu’il convient de protéger et de transmettre par l’exposition au public. Les idées développées dans la section antérieure nous indique un objet culturel conceptualisé comme «lieu de mémoire», d’une part des Roumains, car l’histoire nous enseigne du rôle du Voïvode dans la lutte contre les Turques, d’autre part des Turques dont les Roumains ont été des vassales éternels. Les «lieux de mémoire», «représentations matérielles, symboliques et fonctionnelles porteuses d’une mémoire, „point de cristallisation d’un héritage collectif”»15 dont la codification est double, engagent une identification à double sens. Le champ symbolique qui se tisse autour de cet objet, renvoie en égale mesure à une identité indigène appropriée par l’Autre et à une identité exogène revendiquée par l’indigène. Ce jeu complexe de substitution d’une identité par une autre, qui s’explique par la mobilité de l’objet, construit l’image d’un objet à identité mixte. Il s’agit d’une identité considérée comme autochtone, l’identité roumaine, en vertu de son premier détenteur, sur laquelle se superpose l’identité de l’exogène, l’identité turque, par rapport à son second possesseur. La mixité des identités justifie sa double revendication.
La fonction de l’unité organique de la mémoire des deux peuples s’identifiant au même objet, réalisée par le repérage du symbolique dans la matérialité de l’épée, est de rappeler et commémorer des événements historiques (datant du XVe siècle) à charge politique, situés au plan des relations internationales. Cependant, l’exposition de l’Autre chez Soi soit par le biais des prêts entre musées, soit par la délocalisation d’une partie des objets ou collections (à l’exemple de ceux qui font l’objet d’une revendication de la part de l’Autre) remet en cause la relation des objets patrimonialisés à l’espace. Selon nous, ce n’est pas l’épée en soi qui mobilise des significations au niveau politique, mais sa mobilité d’un territoire à un autre, car la mémoire peut elle-aussi devenir mobile. L’extraire de son lieu d’exposition pour la déplacer ailleurs réactualise sa signification d’objet culturel à double mémoire. Maria Gravari-Barabas considère que«la fédération des individus autour d’un élément patrimonial permet non seulement de le défendre, mais aussi de se défendre, voire passer de la „défensive à l’offensive”».16 Pour les Roumains, cela pourrait être une sorte de reconnaissance de la partie turque du fait que le pouvoir n’est pas pérenne, pouvant être anéanti à chaque instant. Garder l’originel de l’épée signifie couronner l’idée d’autorité dans la région, correspondant à un certain moment de l’histoire. Toutefois, le donner en exposition chez l’Autre implique la reconnaissance d’une faiblesse de cette autorité, car s’accrocher à des objets pour justifier son pouvoir n’est qu’un moyen de défendre les anciennes relations de pouvoir. Quant aux Roumains, pour eux, l’épée n’est qu’un milieu où la mémoire collective prend corps. Que ce soit l’originel ou la copie peu importe finalement, car en la rendant sous une de ces formes, implique non seulement une reconnaissance de l’appartenance de l’objet à l’identité collective de l’Autrui, mais aussi une manière de aider celui-ci à asseoir sa mémoire historique dans des objets culturels.
Conclusion
Le contenu historique (la relation de vassalité des Principautés roumaines auprès des sultans turcs) met en contexte l’épée. Le capital symbolique dont elle est porteuse la rattache tantôt à une identité, tantôt à une autre. Pour les Roumains, l’épée est le symbole de la lutte et de la soumission involontaire aux souverains turcs, le fondement de leur résistance ; pour les Turques, elle est le symbole de leur autorité. Cette «épaisseur historique» de l’épée du Voïvode Etienne le Grand est pourtant articulée à la question de l’Espace. La mobilité spatiale de l’objet, de même que sa double revendication, renvoie à une identité double, appropriée tantôt par les uns, tantôt par les autres. Néanmoins, l’absence de la vraie épée du champ patrimonial roumain, remplacée par une copie, n’implique pas une perte de centralité de l’objet par rapport à sa signification. Selon nous, c’est plutôt le discours construit autour de cet objet qui localise la «mémoire historique». Le refus de la rendre ne modifie pas sa charge symbolique, au contraire la renforce, car l’épée marque la mémoire de façon singulière: elle se construit simultanément en tant que «lieu» et «milieu» de mémoire. La mise en exposition de sa copie implique la reconnaissance de ses hautes connotations, désormais inscrites dans la longue durée. L’absence de l’objet originel ne prive pas la mémoire collective, exprimée généralement à travers la matérialité des objets et l’ancrage territorial, car l’identité nationale peut s’attacher en égale mesure à des récits tissés autour d’un objet culturel. Ce genre de récit vise au-delà de la compréhension de Soi et de l’Autre, la réalisation du lien social et l’enracinement collectif. D’emblée, l’objet culturel en question, entré dans l’imaginaire et le symbolique, est approprié en tant que patrimoine mémoriel.
C’est dans cette optique qu’il faut interpréter les significations de cet objet patrimonial entraîné dans une mobilité identitaire depuis sa double revendication.
Bibliographie
CARRUTHERS, Mary, Machina memorialis. Médiation, rhétorique et fabrication des images au Moyen Age, Paris: Gallimard, 2002.
CATRINA, Sonia «L’imaginaire paysan comme «mémoire historique». Patrimoine et construction de l’identité nationale par le biais des musées centraux», Studia politica, vol. XI, no. 1 (2011).
GERARDIN-COLLET, Véronique; MERCHAL, Bernard, Identité en souffrance, identités en devenir (Paris: l’Harmattan, 2005)). RAUTENBERG, Michel Rautenberg, «L’émergence patrimoniale de l’ethnologie: entre mémoire et politiques publiques», Dominique Poulot (coord.), Patrimoine et modernité, Paris: l’Harmattan, 1998.
GRAVARI-BARBAS, Maria, «Le „sang” et le „sol”. Le patrimoine, facteur d’appartenance à un territoire urbain», Le territoire, lien ou frontière?, no. 2-4 octobre (1995).
HRISTESCU, Sonia, «L’émeute de Horia de 1784 - un lieu de mémoire à l’époque communiste», Anamnesis-Mémoire historiques d’ici et d’ailleurs: regard croisés, séminaire virtuel en sciences sociales dirigé par Bogumil Jewsiewicki (Université Laval) et Philippe Joutard (EHESS), (2005)
MIHĂILESCU, Vintilă, «Omul locului. Ideologie autohtonistă în cultura română», O. Groza (coord.), Teritorii: scrieri și descrieri, Bucarest: Paideia, 2003.
NORA, Pierre, «La nation-mémoire », Pierre Nora (coord.), Les Lieux de mémoires, vol. II, Paris: Gallimard, 1997.
RICOEUR, Paul, La mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris: Seuil, 2000.
NOTE
2 Considéré comme objet offert, pas volé (conformément aux propos de Răzvan Theodorescu, l’ancien Ministre roumain de la Culture et des Cultes, cité dans l’article de presse «Turcii cu originalul, noi cu copia», Jurnalul Naţional, du 20 mars 2004,
http://www.jurnalul.ro/special/special/turcii-cu-originalul-noi-cu-copia-71216.html, consulté le 25.03.2011), nous ne nous intéressons pas à la notion de bien culturel en Roumanie et des principes juridiques (du droit (inter)national,) qui sont attachés à ce genre de biens, car la logique de sa restitution ne place pas cet objet culturel au cœur d’un statut juridique.
4 Paul Ricoeur, La mémoire, l’histoire, l’oubli, (Paris: Seuil, 2000), 147-148.
5 L’usage de la notion de «mémoire historique» implique le rejet de la notion de «mémoire sociale». Ces termes sont utilisés par Michel Rautenberg, «L’émergence patrimoniale de l’ethnologie: entre mémoire et politiques publiques», in Dominique Poulot (coord.), Patrimoine et modernité (Paris: l’Harmattan, 1998), 278-289/282, qui, en partant des réflexions de Maurice Halbwachs, fait une distinction entre le patrimoine comme «catégorie définie a priori par la science ou l’administration» et le point de vue des indigènes (acteurs locaux) dans le choix des éléments à patrimonialiser.
6 Michel Rautenberg, «L’émergence patrimoniale…», 281.
7 Pierre Nora, «La nation-mémoire», Pierre Nora (coord.), Les Lieux de mémoires, le 2-e volume (Paris: Gallimard, 1997), pp. 2207-2216/p. 2208.
8 L’inventaire de structures matérielles du passé, leur conservation et présentation au public, trouve des sources dans cette époque d’effervescence intellectuelle ayant influencé les modes de pensée, les sciences et les moeurs de la civilisation d’ici et d’ailleurs.
9 Vintilă Mihăilescu, «Omul locului. Ideologie autohtonistă în cultura română», O. Groza (coord.), Teritorii: scrieri și descrieri (Bucarest: Paideia, 2003), 167-212.
10 Nous avons analysé certains avatars de la production patrimoniale en Roumanie, les «assises de la «mémoire» officielle/savante, ainsi que les fonctions de la sélection patrimoniale par rapport à la construction d’une identité nationale » correspondant à l’époque de constitution et consolidation de l’État-nation (XIXe-XXe siècle) dans l’article «L’imaginaire paysan comme «mémoire historique». Patrimoine et construction de l’identité nationale par le biais des musées centraux», Studia politica, vol. XI, no. 1 (2011): 124-136/124.
11 A présent, l’investissement de l’État roumain dans la gestion du passé communiste de la Nation se fait par le biais de l’Institut d’Investigation des Crimes du Communisme et de la Mémoire de l’Exil Roumain (IICCMER). La préoccupation des Etudes mémorielles pour la mémoire et la remémoration du passé tels les génocides (holocauste contre les Juifs, génocides politiques du Kosovo, mémoire des régimes totalitaires africains, débats sur la génération des aparecidos dans les sociétés post totalitaires de l’Amérique Latine, étude des relations conflictuelles entre la Chine, le Japon et la Corée etc.), thème d’étude actuel ayant débuté dans les années 1980 et se renforçant dix ans plus tard, répond à des «identités en souffrance», obligées d’abandonner «un passé repérable, contre un avenir incertain» et donc à projeter des «identités en devenir» (Véronique Gérardin-Collet, Bernard Marchal, Identité en souffrance, identités en devenir (Paris: l’Harmattan, 2005)). L’effacement des anciens repères amène à une dissolution de l’identité et détermine le retour nostalgique vers le passé.
13 La création de l’État roumain moderne (réalisée en deux étapes) date du XXe siècle quand la Valachie et la Moldavie, anciennes Principautés médiévales réunies en 1859, se sont rattachées à la Transylvanie en 1918.
14 Syntagme proposé par M. Carruthers, Machina memorialis. Médiation, rhétorique et fabrication des images au Moyen Age (Paris: Gallimard, 2002), 23.
15 Sonia Hristescu, «L’émeute de Horia de 1784 - un lieu de mémoire à l’époque communiste», Anamnesis-Mémoire historiques d’ici et d’ailleurs: regard croisés, séminaire virtuel en sciences sociales dirigé par Bogumil Jewsiewicki (Université Laval) et Philippe Joutard (EHESS), enregistré le 9décembre (2005),
www.anamnesis.fl.ulaval.ca,consulté le 08.09.2007.
16 Maria Gravari-Barbas, «Le „sang” et le „sol”. Le patrimoine, facteur d’appartenance à un territoire urbain», Le territoire, lien ou frontière?, no. 2-4 octobre 1995: 4.
SONIA
CATRINA – Licenţă în filologie, Universitatea
din București, master interdisciplinar în știinţe
sociale la Școala doctorală în Știinţe Sociale din
București, Europa Centrală și Orientală, doctor în
so-ciologie, Facultatea de sociologie și asistenţă
socială, Universitatea din București, România, în
cotutelă cu Școala doctorală în știinţe sociale,
Universitatea „Victor Segalen”, Bordeaux 2, Franţa,
actualmente este cercetător asociat la Institutul de
sociologie „Dimitrie Gusti” din cadrul Academiei Române.
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